
5 causes fréquentes de blessures chez le coureur de TRAIL ou RUN
1 – MAUVAISE PREPARATION
2 – DESIQUILIBRE CORPOREL
3 – EQUIPEMENT INADEQUAT
4 – ABSENCE ECHAUFFEMENT
5 – REPOS INSUFFISANT
TENDON D’ACHILLE
Le tendon d’Achille relie l’os du talon au muscle du mollet. L’élasticité de ce tendon diminue avec l’âge et il devient donc plus fragile. Trop sollicité, lors de la pratique d’un RUN ou d’un TRAIL sans échauffement ou sans étirement par exemple, le tendon peut s’enflammer : c’est ce qu’on appelle la tendinite. Il s’agit d’une maladie fréquente chez les coureurs . Des gestes simples vous permettent de prévenir son apparition ou de la soigner.
1.Prévenir la tendinite d’Achille
Échauffez-vous et insistez sur les étirements
Il est nécessaire de s’échauffer longuement avant de courir en RUN ou en TRAIL et de s’étirer soigneusement avant et après tout effort sportif :
- Debout, face à un mur pour vous retenir, penchez-vous en avant sans plier les genoux ni décoller les talons. Tenez la position 15 secondes, puis relâchez 5 secondes puis recommencez le cycle 5 fois.
- Tirez vos doigts de pieds vers vous, maintenez la position 15 secondes et relâchez durant 5 secondes puis recommencez le cycle 5 fois.
- Positionnez votre avant-pied sur le bord d’un trottoir et descendez l’arrière du pied dans le vide pour mettre le tendon en tension. Tenez la position 15 secondes puis relâchez 5 secondes puis recommencez le cycle 5 fois.
Hydratez-vous
La déshydratation augmente la fragilité du tendon. Pour la prévenir :
- Buvez au moins 1,5 litre d’eau par jour.
- Pensez à boire avant, pendant et après votre sortie RUN ou TRAIL pour éviter la déshydratation.
- Emportez une bouteille d’eau avec vous quand vous allez courir.
- N’attendez pas d’avoir soif pour boire.
- Pensez à augmenter la quantité d’eau absorbée en fonction des conditions climatiques.
Chaussez-vous correctement
Des chaussures de bonne qualité peuvent limiter les traumatismes sur le tendon.
- Portez des chaussures avec un talon légèrement surélevé et une semelle souple.
- Adaptez vos chaussures à votre pratique sportive. ( RUNNING ou TRAIL )
- Changez de chaussures régulièrement. ( 2 fois par an )
- Évitez de marcher pieds nus. Portez des pantoufles avec un léger talon en intérieur.
Évitez le surmenage du tendon
Pour éviter le surmenage du tendon, il est capital d’écouter votre corps :
- Cessez le sport si vous ressentez une douleur au niveau du tendon.
- Apprenez à vous reposer.
Refroidissez votre tendon
Le froid diminue le risque d’inflammation du tendon, aussi :
- Appliquez de la glace après votre sortie trail ou running .
- Positionnez une poche de glace sur votre cheville pendant 10 minutes après chaque sortie sollicitant le tendon ( RUN , TRAIL )
2.Reconnaître une tendinite d’Achille
Vous souffrez probablement d’une tendinite d’Achille si :
- Vous avez mal au niveau du tendon le matin au démarrage.
- Votre douleur est apparue progressivement, juste après l’effort ou au tout début de celui-ci.
- Votre tendon est sensible lorsque vous le touchez ou que vous le pressez sur les côtés.
- Vous avez un épaississement du tendon ou une grosseur au-dessus du talon.
Les symptômes suivants doivent vous inquiéter. Consultez un médecin :
- S’il s’agit d’une rechute.
- Si la douleur est apparue brutalement après un effort sportif.
- Si vous avez entendu un craquement.
- S’il existe un vide au niveau du tendon.
- Si votre pied ne bouge plus lorsque vous pressez votre mollet.
3.Traiter une tendinite d’Achille installée
Ne négligez pas vos douleurs
Plus vous prendrez en charge tôt votre tendinite, plus elle se soignera facilement et rapidement.
- Cessez l’effort sportif en cours si vous ressentez une douleur au niveau du tendon.
- Évitez toute activité qui provoque la douleur tendineuse.
Misez sur le froid
Le froid peut réduire l’inflammation du tendon et calmer la douleur.
- Glacez votre tendon.
- Appliquez de la glace sur la zone douloureuse durant 10 minutes 2 à 3 fois par jour.
- Utilisez une poche de glace en vente en pharmacie ou encore un sac de petit pois congelés.
- Effectuez cette opération tous les jours jusqu’à guérison complète.
Conseil : pensez à glisser un linge entre votre peau et la glace pour éviter les brûlures.
Mettez le tendon au repos
- Cessez les sports sollicitant le tendon d’Achille (course à pied, tennis, basket) durant 4 à 6 semaines.
- Pratiquez en remplacement un sport ne sollicitant pas les tendons d’Achille (natation par exemple).
- Ne sautez pas, ne courez pas.
- Réduisez la marche et la station debout prolongée.
- Portez une talonnette de 1 cm dans chacune de vos chaussures ou bien portez des chaussures à talons.
Étirez-vous
Dès que la douleur le permet, faites des étirements :
- Procédez avec douceur pour ne pas vous faire mal.
- Réalisez les exercices d’étirement du tendon tous les jours.
- Debout, face à un mur pour vous retenir, penchez-vous en avant sans plier les genoux, ni décoller les talons. Tenez la position 20 secondes, relâchez 5 secondes puis recommencez le cycle 5 fois.
- L’avant du pied posé sur un nez de marche, hissez-vous puis redescendez jambe tendue. Effectuez ce mouvement 10 fois.
Massez-vous
- Massez le tendon durant 5 minutes plusieurs fois par jour.
- Insistez sur les zones douloureuses.
- Ne vous contentez pas de masser la peau, massez en profondeur en faisant rouler le tendon.
Consultez un médecin
La consultation chez le médecin s’impose :
- si les méthodes associant étirements, massages, repos, glaçage ne suffisent pas ;
- si vos douleurs s’aggravent progressivement.
Bon à savoir : renseignez-vous sur les injections de plasma riche en plaquettes (PRP) très efficaces en cas de tendinites (les facteurs de croissance contenus dans le PRP permettent de stimuler la cicatrisation du tendon fissuré ou inflammé).
Reprenez le sport progressivement
Une reprise du sport trop précoce ou trop intense vous expose à la rechute.
- Écoutez votre corps.
- Laissez-vous guider par la douleur.
PERIOSTITE
La périostite est probablement la blessure la plus fréquente chez le coureur en TRAIL ou course sur route qui débute cette nouvelle activité. Elle se manifeste souvent par une douleur ressentie au niveau du tiers moyen de la jambe en son bord intérieur, tout près de la jonction entre l’os et le muscle des mollets. C’est l’inflammation du fascia de l’os (périoste) à cause d’une trop grande tension exercée par des contractions musculaires. Elle est sensible au toucher et peut s’étendre sur une région de quelques centimètres. Conjointement à la sensation de douleur vive ou même de brûlure, on peut retrouver une induration des tissus, car la périostite est toujours associée à une dégénérescence de la région. Cet appauvrissement de la qualité du tissu par un stress plus grand que la capacité de guérison du corps est à la base du problème. Il est donc primordial d’identifier les causes qui ont mené le coureur à développer une périostite.
Les erreurs techniques
Un des éléments qui contribue le plus au développement de la périostite est une erreur du patron de course. Un appui au sol mal maitrisé peut exercer une charge supplémentaire au système osseux et myofascial. Voici quelques erreurs fréquentes:
- une cadence inférieure à 170 pas à la minute
- un déplacement important en hauteur
- une extension complète du genou lors de l’attaque du pied au sol
- Le manque de mobilité
La périostite est souvent causée par une restriction de mobilité des tissus du membre inférieur. Un ancien traumatisme ou une perte de mobilité graduelle peut entraîner une adaptation des tissus et réduire ainsi la résistance des fascias à la tension exercée. Il est important d’optimiser la souplesse de tous les muscles ainsi que des articulations de la jambe et de la cuisse pour prévenir les blessures chez le coureur.
Recommandations: L’étirement des chaînes musculaires postérieures est le plus important pour retrouver la souplesse essentielle pour le soulagement des périostites. De plus, un bon exercice complémentaire à la course à pied serait la pratique du yoga, surtout en présence d’importantes restrictions de mobilité globale.
Le manque de stabilité
Un problème très fréquent chez les débutants est le manque de stabilité du tronc et du bassin. Le bon alignement des articulations lors de la course est essentiel pour prévenir les blessures en course à pied. Une erreur fréquente est le dépassement du genou du deuxième orteil vers l’intérieur (l’impression que les deux genoux vont se toucher). La torsion exercée par cette instabilité augmentera la tension sur le périoste.
Recommandation: Le renforcement des fessiers et des stabilisateurs du tronc (core) devrait faire partie de chaque routine d’exercices du coureur. Un minimum de 2 à 3 fois par semaine pour un ensemble de 4 à 5 exercices fera une grande différence pour prévenir l’apparition de blessures.
Exemples:
Les erreurs d’entraînement
Le paramètre d’entraînement le plus bâclé est la progression graduelle. Toutes les blessures spécifiques à la course à pied sont liées à une surcharge de stress mécanique. Lorsque la charge de travail dépasse le seuil d’adaptabilité des tissus, il y a rupture des tissus. Nous devons permettre au corps un temps suffisant pour qu’il se régénère et se solidifie. La durée varie en fonction de l’âge, l’expérience, l’intensité du travail, etc. Il faut surtout être très vigilant aux paramètres d’entraînements suivants:
- Le volume total (« Too much« )
- La durée (« Too soon« )
- La vitesse (« Too fast« )
CONTRACTURE / CLAQUAGE / DECHIRURE
Les différentes lésions musculaires et comment les identifier Niveau 1. La contracture La contracture intervient surtout chez les sportifs, elle est définit par la contraction durable et involontaire d’un muscle. Elle intervient souvent lors de la sollicitation trop importante d’un muscle peu sollicité d’habitude. Elle se caractérise par une sensation de raideur douloureuse au niveau d’un muscle. À la différence de la courbature, elle dure au-delà de 3 jours (entre 5 et 10 jours) et engendre une douleur qui est généralement plus intense. Cette douleur est causée par de micro-lésions, plus importantes que celles qu’on retrouve en cas de courbatures mais pas aussi importantes qu’en cas d’élongation par exemple. Niveau 2. L’élongation Ce type de lésion musculaire est généralement soudaine. De plus, elle se fait surtout sentir à la contraction du muscle. Comme pour la contracture, l’élongation est causée par une sollicitation trop importante du muscle : il a travaillé au-delà de ses capacités normales d’étirement. Cela a pour effet un allongement de la fibre musculaire au-delà de ses capacités. On parle d’élongation quand seulement une petite quantité de fibres musculaires est touchée. Niveau 3. La déchirure ou « claquage » Plutôt courante chez les sportifs, la déchirure définit le sectionnement de fibres musculaires. Cet indicent peut survenir lors d’un entrainement trop violent, engendrant des sollicitations trop importantes et soudaines. La douleur évoquée par les patients est celle d’un « coup de poignard » : une douleur soudaine et brutale. La douleur au repos est constante et entraîne une immobilisation totale. Un hématome peut également se former (à cause de la rupture des vaisseaux voisins du muscle). Les muscles les plus souvent touchés sont les plus gros du corps : le quadriceps (avant de la cuisse), les ischios (arrière de la cuisse) ou encore les mollets. On parle aussi de « claquage » pour définir ce mal car la sensation à la rupture de ces fibres musculaires s’apparente souvent à une sensation de « claquage » du muscle. D’ailleurs le moment de rupture s’accompagne souvent d’un claquement sonore. Niveau 4. La rupture La rupture est la pire chose qui puisse arriver à votre muscle. Il s’agit de la rupture d’une quantité très importante de fibres musculaires (ou faisceaux musculaires) pouvant aller jusqu’à une rupture totale du muscle. Les symptômes de cette lésion musculaire sont semblables à ceux du claquage (ou déchirure) mais la douleur est encore plus importante. De plus, une boule dure et douloureuse se forme sous la peau (le muscle est gonflé), accompagné d’un creux (l’endroit où le muscle s’est déchiré). Tout comme au niveau 3, un hématome peut apparaître. Comment les éviter ? Plusieurs conseils simples peuvent vous éviter de vous retrouver avec un muscle contracté voire rompu : Échauffez-vous Trop souvent zappés, les échauffements permettent de préparer les muscles à l’effort. Passer d’une totale immobilisation à un effort soudain peut être traumatisant pour vos fibres musculaires ! C’est aussi pourquoi il est important de privilégier un étirement progressif. Étirez-vous régulièrement Les étirements permettent de prévenir les maux comme les élongations car ils améliorent la souplesse des tissus musculaires, rendant l’amplitude possible du muscle plus importante. Il est conseillé de s’étirer plutôt « à froid » c’est-à-dire en dehors des entraînements, quand le muscle n’est pas échaudé par l’effort. Pathologies fragilisantes Certaines pathologies comme les tendinites ou la polyarthrite rhumatoïde peuvent également être des facteurs fragilisants pour le muscle et donc facilitant pour la lésion musculaire. Si vous souffrez de ce genre de maladies, il est important de redoubler de vigilance. Buvez de l’eau Un muscle déshydraté est fragilisé, une bonne hydratation permet au muscle d’être dans son état optimal pour l’entraînement. N’ayez pas les yeux plus gros que le muscle D’une part, le surentraînement peut être une cause de dégradation musculaire et donc de lésion musculaire : il est important de laisser le muscle se reposer au maximum entre deux séances. Préférez, par exemple, des entraînements alternant le haut et bas du corps afin de faire travailler différents groupes musculaires et garder au moins un jour de repos par semaine. Cela ne réduira en rien vos performances et permettra au contraire une meilleure cicatrisation de vos tissus détruits durant vos entraînements. D’autre part, un effort trop intense comme le port de charges trop lourdes (à la musculation par exemple) ou une endurance surévaluée peuvent être la cause de lésions au niveau du muscle. En sport, s’il est important de se dépasser il est essentiel de savoir quand s’arrêter pour ne pas se blesser ! Soulager puis soigner La contracture En cas de contracture, la visite chez votre médecin n’est pas forcément nécessaire. En effet, avec du repos, ce genre de pathologie guérie généralement d’elle-même. Vous pouvez également appliquer une source de chaleur (bouillote, patchs chauffants etc.) afin de relaxer le muscle. Néanmoins, il peut être bon de consulter votre médecin afin de vérifier votre auto-diagnostique. De plus, si la douleur est vraiment gênante, votre praticien devrait vous prescrire des myorelaxants (médicaments permettant de détendre le muscle) ou des antalgiques. L’élongation En cas d’élongation il est important de prendre rendez-vous chez votre médecin. Il procédera à un examen afin de vérifier qu’il s’agit bien d’une élongation et la présence d’éventuelles lésions associées comme une entorse. Le traitement consiste généralement en des séances de kiné. Votre médecin pourra également vous prescrire des anti-inflammatoires locaux ou des antalgiques afin de soulager la douleur. Attention, ce genre de lésion musculaire ne se soulage pas du tout comme une contracture ! Cette fois-ci, il faut appliquer du froid afin de réduire l’inflammation. Le repos nécessaire pour s’en remettre tourne généralement autour d’une quinzaine de jours. De plus, la reprise d’une activité sportive doit se faire progressivement au risque de réitérer la blessure, voire de l’aggraver. La déchirure Tout comme l’élongation, le premier geste lors d’une déchirure est d’appliquer de la glace sur la blessure afin de diminuer l’inflammation et donc la douleur. Il peut être bon de surélever la jambe pour éviter la formation d’un hématome. Le repos nécessaire est proportionnel à la gravité de la blessure : votre médecin vous indiquera le temps de repos nécessaire mais on parle d’une durée moyenne de 45 jours. Bien sûr, une déchirure demande un rendez-vous chez votre médecin dans les plus brefs délais. Il pourra vous prescrire dans un premier temps des antalgiques ou des anti-inflammatoires afin de calmer la douleur. Ensuite, des séances de rééducation chez votre kiné peuvent s’avérer nécessaire afin de récupérer de la force et de réapprendre à mobiliser le muscle en douceur. Il est primordial de ne pas reprendre une activité physique trop vite, et cela même si la douleur n’est plus là. En effet, une blessure qui ne fait plus mal ne signifie pas une blessure qui a disparu ! Vous risquez d’aggraver encore un peu plus la blessure, potentiellement jusqu’à la rupture… ! La rupture La rupture demande les mêmes soins immédiats que la déchirure : application de glace, surélevèrent du membre concerné… Ces soins sont à pratiquer dans l’immédiat mais une hospitalisation d’urgence est nécessaire. Si la rupture du muscle s’accompagne d’une plaie, le tendon sera suturé sous anesthésie (locale ou générale). La rémission est ici nettement plus longue, il faut compter en moyenne 2 ou 3 mois sans aucun sport. Une rééducation sera également indispensable.
PUBALGIE :
Qu’est-ce que la pubalgie ?
La pubalgie est une douleur de la région pubienne qui survient chez le sportif, plus souvent chez le footballeur, mais qui peut survenir dans tous les sports chez l’homme et chez la femme (danse et gymnastique). La pratique d’un travail musculaire approprié peut en prévenir l’apparition.

Il existe deux types de douleurs :
■ L’une correspond aux insertions sur le pubis, des muscles de la partie interne de cuisse : c’est la pubalgie des adducteurs
■ L’autre correspond à une faiblesse de la paroi avec un déficit du mur postérieur : c’est la pubalgie pariéto-abdominale
Avant de traiter les pubalgies, il faut éliminer les douleurs de voisinage :
■ La douleur médiane pubienne osseuse avec des images radiologiques de lésion osseuse, qui est rare.
■ La douleur externe, en dehors sur le bassin, qui correspond à une tendinite d’insertion du droit antérieur.
■ Les douleurs de la hanche.
Cause(s) : comment expliquer ce syndrome douloureux ?
La pubalgie se manifeste généralement dans le cadre d’une activité sportive intensive, source de microtraumatismes répétés au niveau du carrefour abdomino-inguino-pubien. Sa physiopathogénie précise ne fait pas encore l’objet de consensus clairs, mais la plupart des spécialistes considèrent que la présence d’un déséquilibre musculaire entre la sangle abdominale et les muscles adducteurs est la cause d’apparition majeure de la pathologie.
Facteurs de risque de la pubalgie : anatomie, sport intense…
Les causes de la pubalgie sont multifactorielles avec des facteurs anatomiques et des facteurs extrinsèques.
Facteurs anatomiques
Le principal facteur prédisposant à l’apparition de la pubalgie est une instabilité du bassin lors de la pratique sportive, liée notamment à une mauvaise coordination musculaire. Cela est induit par la présence de déséquilibres anatomiques et biomécaniques que l’on retrouve essentiellement chez des personnes pouvant présenter :
- une antéversion du bassin ;
- une asymétrie de taille des membres inférieurs ;
- une lordose lombaire ;
- une musculature forte et raccourcie des adducteurs, associée à un développement moindre des abdominaux.
Facteurs extrinsèques
La pubalgie touche principalement les sportifs (amateurs ou professionnels) de sexe masculin soumis à une activité physique intensive, caractérisée par des gestes techniques et des mouvements impliquant des contraintes asymétriques fortes.
Décrite pour la première fois chez l’escrimeur, la pubalgie se retrouve aujourd’hui très fréquemment chez les footballeurs même si d’autres sports peuvent également être incriminés (hockey sur glace, rugby, athlétisme, tennis entre autres) :
« Les sports les plus à risque sont ceux avec des changements d’appuis répétés comme les sports collectifs, les sports à raquette, la course à pied etc. », précise le Dr David Levine, médecin du sport à la FFF.
Il existe par ailleurs un certain nombre de facteurs favorisant l’apparition de la pathologie lors de la pratique sportive comme :
- l’utilisation d’un matériel inadapté ou un changement brutal d’équipement (chaussures, terrain…) ;
- un état de surentraînement : « Dès qu’il y a de la fatigue, il y a une prise de risque de blessure pour le sportif. La récupération fait partie intégrante de l’entraînement », avertit le médecin du sport ;
- une hygiène de vie inadéquate dans le cadre d’une pratique sportive intense et quotidienne (sommeil, alimentation, hydratation insuffisants)
- la présence de foyer infectieux type abcès dentaires peut contribuer également à un déséquilibre du rachis.
Qu’est-ce que le surentrainement ?
Le surentrainement est rencontré par des sportifs aussi bien professionnels qu’amateurs en cas de surcharge d’entrainement. Si certains sportifs témoignent d’un état de fatigue passager, d’autres connaissent un syndrome susceptible de se chroniciser : un programme d’entrainement qui n’est pas compensé par une récupération suffisante (séances trop intenses, longues et rapprochées, temps de sommeil insuffisant, régime alimentaire et hydratation inadapté, mode de vie stressant…) peut déclencher ce syndrome d’épuisement en seulement quelques semaines. Les symptômes sont diversifiés et non spécifiques : fatigue, irritabilité, intolérance à l’effort, baisse des performances, douleurs chroniques diverses, troubles du sommeil, troubles hormonaux, troubles du rythme cardiaque. Le traitement passe avant tout par la récupération.
Quels sont les symptômes d’une pubalgie ?
La pubalgie présente un tableau clinique complexe avec une symptomatologie variant selon les patients et les pratiques sportives.
Les douleurs sont décrites en région inguino-pubienne de manière uni ou bilatérale, mais elles peuvent également irradier jusqu’aux adducteurs, voire au niveau de la paroi abdominale et des organes génitaux.
Associées à une pratique sportive intensive impliquant notamment une répétition de mouvements asymétriques, en particulier chez les footballeurs (tacle, frappe de balle, changements de direction, accélération / décélération…), ces douleurs peuvent être accentués par la toux, le soulèvement des membres inférieurs ou des flexions du tronc.
« Généralement, au départ, la douleur n’empêche pas l’entraînement. Le sportif va donc continuer à s’entraîner sans prise en charge. Mais lorsque douleur progressive devient insupportable et invalidante (même en dehors de la pratique sportive), le patient finit par consulter », selon le Docteur David Levine.
Ces douleurs se présentent selon deux situations avec :
- dans la majorité des cas, une forme subaiguë et chronique : celle-ci débute par une gêne lors de la pratique sportive évoluant progressivement vers une douleur persistante ;
- plus rarement, une forme aiguë d’apparition brutale faisant suite à un mouvement ou à un traumatisme lié à la pratique sportive.
Conseil(s) de prévention
La prévention doit permettre de limiter l’influence des facteurs de risque (prédisposants et déclenchants) dans l’apparition de la pubalgie.
Exercices de renforcement musculaire et étirements
Ainsi, il convient d’inclure dans sa pratique sportive, des exercices de renforcement musculaire (gainage, musculation des abdominaux) et des étirements (adducteurs, ischio-jambiers).
Attention, les étirements ne permettent pas la récupération musculaire et ils ne sont pas non plus un échauffement : « Il existe deux types d’étirements : les étirements activo dynamiques à pratiquer en fin d’échauffement et les étirements passifs à réaliser à la fin de l’entraînement. Ces derniers consistent en des postures pour s’assouplir », explique le praticien.
L’objectif est d’éviter une instabilité du bassin favorisée par une asymétrie musculaire.À lire aussi
Autres conseils
- Par ailleurs, des évaluations posturales et podologiques peuvent être effectuées sur des patients à risque, afin de corriger d’éventuelles anomalies via la prescription par exemple de semelles orthopédiques ou encore de séances de kinésithérapie-ostéopathie.
- Enfin, une hygiène de vie (alimentation, hydratation, sommeil) et un programme d’entraînement adéquats sont à intégrer dans la prévention de la pubalgie.
Examens : comment savoir si on a une pubalgie ?
Le diagnostic doit reposer sur une méthodologie rigoureuse visant d’abord à exclure d’autres pathologies pouvant induire des douleurs localisées dans la même région anatomique : pathologie de hanche, fracture de fatigue, tendinopathie de l’ilio-psoas, appendicite, infection urinaire, pathologies des organes génitaux…
L’examen clinique
Lors de son examen, le praticien tient compte des éléments d’anamnèse en rapport avec le motif de consultation. Classiquement, en cas de pubalgie, le patient décrit des douleurs chroniques persistantes au niveau du bas-ventre en lien avec une pratique sportive intense.
L’examen clinique vise à rechercher d’éventuels facteurs prédisposants : posture, déséquilibre musculaire, lordose lombaire, asymétrie de longueur des jambes, bascule du bassin…
Afin d’obtenir une localisation et une description précise de la douleur, le médecin pratique une palpation de la symphyse pubienne et de la région inguinale puis effectue une manipulation des membres inférieurs en sollicitant notamment les muscles ischio-jambiers, abdominaux, adducteurs, ilio-psoas…
Les examens d’imagerie
Selon la forme clinique suspectée, des examens complémentaires d’imagerie peuvent s’avérer nécessaires s dans le diagnostic de la pubalgie :
- radiographie du bassin de face ;
- IRM du bassin ;
- échographie.
Traitement(s) : comment guérir une pubalgie ?
Un programme de rééducation
La prise en charge de la pubalgie est exigeante à mettre en œuvre et repose principalement sur un traitement conservatif. Celui-ci doit associer la diminution de l’activité physique, voire un repos complet et la mise en place d’un programme de rééducation progressif. Sa durée globale varie de 2 à 6 mois en fonction de la forme clinique et de son niveau de sévérité.
La rééducation pourra inclure du renforcement musculaire, des étirements, de la kinésithérapie ou encore de l’ostéopathie. Elle doit permettre au patient de retrouver un équilibre musculaire pour obtenir une stabilisation optimale du bassin lors de sa pratique sportive.
« Le patient doit remplacer sa routine sportive par une routine de soins de rééducation », résume le médecin.
Après l’accomplissement de cette phase de rééducation et à condition de ne ressentir plus aucune douleur, le patient pourra reprendre progressivement sa pratique sportive.
Les traitements médicamenteux
Selon la présentation clinique du patient, certains médecins préconisent un traitement médical visant à réduire la douleur via l’utilisation d’anti-inflammatoires, de décontracturants musculaires ou encore de la mésothérapie : « En mésothérapie, nous adaptons le mélange en fonction du profil du patient. Il convient généralement d’injecter des antidouleurs, des vitamines et des anti-oedémateux … ».
Le traitement par ultrasons est aussi parfois conseillé car il permet de détendre et d’assouplir les tissus musculo-tendineux.
« Des infiltrations d’anesthésiques locaux et de corticoïdes sont plus marginales et employées en cas de symptômes sévères et persistants », selon le praticien.À lire aussi
SYNDROME ESSUIE GLACE
Le syndrome de l’essuie-glace, cette douleur qui vous agace

Au début, dans la course à pied, tout se passe bien et dès qu’on augmente le kilométrage les ennuis commencent à apparaître. Le syndrome de l’essuie-glace, la fameuse douleur de la face externe du genou bien connue par les adeptes de running. Absente au repos, elle revient systématiquement au même endroit et au même kilométrage … fourbe !
Définition – le syndrome de l’essuie-glace
Le syndrome de l’essuie-glace est également retrouvé sous le nom de syndrome de la bandelette ilio tibiale. C’est une pathologie très rencontrée chez le coureur à pied. Elle peut survenir de façon beaucoup plus rare lors de la pratique du vélo ou de la marche prolongée. C’est la deuxième lésion la plus courante chez les coureurs après le syndrome fémoro-patellaire et la première cause des douleurs latérales du genou [1]. Dans un article de Lavine paru en 2010 [2] on observe que ce syndrome concerne 21% des blessures du genou et possède une incidence comprise entre 1.6% et 12% chez les coureurs.
Un peu d’anatomie pour bien comprendre le mécanisme douloureux
Avant de rentrer dans le vif du sujet, parlons un peu d’anatomie. Tout d’abord, la bandelette ilio-tibiale est une bandelette fibreuse.
- Au niveau de la hanche, cette bandelette est renforcée par différents muscles qui s’attachent dessus : en avant s’attache le muscle tenseur du fascia lata (TFL) et en arrière s’attache le muscle grand fessier. Cette bandelette permet à ces mêmes muscles de transmettre leur force. Ils pourront alors être responsables de son éventuel excès de tension.
- Au niveau du genou, cette bandelette fibreuse se termine principalement sur le tibia au niveau du tubercule de Gerdy. A noter qu’au niveau du genou, la bande possède plusieurs expansions dont notamment une expansion patellaire qui peut être responsable de douleurs rentrant dans le cadre du syndrome rotulien.


Schéma d’après Anatomie de l’appareil locomoteur : Tome 1, Membre inférieur de M. Dufour [3]
Au cours de son trajet, la bandelette va rencontrer la face latérale du condyle fémoral externe. C’est le frottement entre la bandelette et ce condyle fémoral qui, lorsqu’il est répété, devient douloureux. En effet, la bandelette peut présenter des signes d’inflammation avec notamment l’apparition d’une bursite (poche de liquide inflammatoire en regard de la bandelette).
Et maintenant, un peu de biomécanique sur le syndrome de l’essuie-glace
Biomécanique du mouvement de flexion – extension du genou
L’amplitude de mouvement où le frottement est le plus important se situe entre 20 et 30° de flexion de genou. Ceci explique pourquoi cette douleur survient plutôt chez les coureurs et surtout les coureurs de fond. En effet, chez les coureurs, le genou se trouve dans cette position et les mouvements de flexion-extension sont répétés.

Biomécanique du syndrome de l’essuie-glace [4]
L’appellation « syndrome de l’essuie-glace » vient du fait, qu’en extension du genou, la bandelette ilio-tibiale est située en avant de la tubérosité du condyle latéral, et qu’en flexion, celle-ci glisse sous le condyle latéral à la manière d’un essuie-glace.
Biomécanique du mouvement global
Le syndrome de l’essuie-glace est en fait le résultat d’un problème biomécanique plus profond. Tout ne se passe pas uniquement au niveau du genou. Il faut analyser les mouvements de l’ensemble du membre inférieur pour le comprendre :
- Au niveau de la hanche, la bandelette ilio-tibiale joue le rôle de stabilisateur latéral. Elle aide le muscle moyen fessier à maintenir l’équilibre du bassin lorsqu’on est en appui sur un seul pied [5,6].
- Au niveau du genou, il existe un genu valgum naturel (voir image) [5]. Cette position particulière du genou a permis à l’homme une meilleure maîtrise de la station debout et de la marche (c’est un avantage que nous avons sur nos ancêtres les singes !). Cette position nécessite des structures latérales solides dont fait partie le tenseur du fascia lata [5,6].
- Enfin, à la manière des rênes sur le mors chez le cheval [5], les muscles de la patte d’oie (qui s’insèrent sur la partie interne du genou et sont rotateurs médiaux du genou) vont contrôler la rotation latérale et le tractus ilio-tibial associé au biceps fémoral (qui sont les rotateurs latéraux) va contrôler la rotation médiale. Lors de la flexion du genou, il existe physiologiquement une rotation médiale du tibia par rapport au fémur qui nécessite donc un « rééquilibrage » par les muscles rotateurs latéraux.
Les causes du syndrome de l’essuie-glace
Les causes sont multifactorielles [7]. En effet, elles peuvent être liées à des problèmes d’anatomie, de biomécanique ou encore à des « inadaptations » dans la pratique sportive [8].
Ces facteurs liés à la pratique (ceux qui vous intéressent le plus !) sont :
- augmentation de la quantité d’entraînement
- augmentation des charges entraînement
- revêtement bombé de la chaussée
- course en descente
- chaussures usées
- semelles podologiques inadaptées
- mauvaise position du pied
Les symptômes et l’examen clinique
La localisation de la douleur est strictement latérale, et au-dessus de l’articulation entre le fémur et le péroné (3 cm). La sensation douloureuse varie selon l’activité entre une gêne jusqu’à atteindre une douleur intolérable provoquant l’arrêt totale d’activité.
Les symptômes se manifestent à chaque reprise d’activité sportive avec une régularité très précise. Le coureur lui-même pourra exprimer cette régularité.
Les douleurs apparaissent toujours sur une même distance, sur une même durée d’entraînement ou en arrivant dans un « lieu » précis.
Le diagnostic peut être affirmé grâce à deux tests :
– le test de RENNE avec apparition spontanée de la douleur lorsque le coureur est en appui unipodal du côté incriminé, genou fléchi à 30-40°.
– le test de NOBLE : le coureur est allongé sur le dos, la pression directe par le médecin de la face externe du condyle latéral, à 3 cm au-dessus de l’interligne articulaire, réveille des douleurs lors de la mise en extension passive du genou aux alentours de 30° de flexion.
Test de Renne (a) et de Noble (b). [4]
Les examens complémentaires à réaliser
Les examens complémentaires sont la plupart du temps inutiles. Le diagnostic étant clinique, ils seront demandés par le médecin uniquement devant un tableau clinique plus « frustre » ou devant la persistance des symptômes. Ces examens ont plus pour but d’éliminer les autres causes de douleur externe du genou.
La rééducation du syndrome de l’essuie-glace
La prise en charge est principalement rééducative [7].
La poursuite de l’activité est possible mais de manière freinée et adaptée. Le but est ainsi de courir sans douleur. Si la douleur survient, c’est mauvais signe, il faut encore ralentir !
Repos, assouplissement, renforcement, correction biomécanique, changement de chaussures et reprise de l’entraînement en douceur font partie du traitement draconien spécifique à ce syndrome.